Après de longues années de procédures et d’âpres débats entre le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne, les députés européens ont adopté à une large majorité un règlement qui offre des droits aux passagers voyageant par autobus et autocar. Pour Nathalie Griesbeck, qui a travaillé activement sur ce dossier, il s’agit « d’une avancée extrêmement importante, car, pour la première fois, les personnes qui décident de se déplacer par autobus ou autocar sont protégées ».
Désormais, grâce à ce règlement, les voyageurs peuvent se faire rembourser ou se voir fournir un repas et des boissons quand un voyage est annulé ou retardé. En outre, en cas d’accident, de retard ou d’annulation, les compagnies devront prendre en charge les nuits d’hôtel, dans une limite de 80 euros par nuit et par personne, pour deux nuits maximum Des compensations sont également prévues pour les blessures ou décès de passagers, ainsi que pour la perte ou le dommage aux bagages. Elles seront de 220 000 euros minimum par passager et de 1200 euros par bagage. Pour Nathalie Griesbeck, membre de la Commission Transports au Parlement européen, très impliquée dans les questions de mobilité, ces nouveaux droits sont « un pas décisif dans le sens de la mobilité des Européens « . Autre progrès majeur, et c’est ici le point le plus important à ses yeux, les compagnies de bus et d’autocars devront fournir une assistance à toute personne handicapée ou à mobilité réduite. « Pendant trop longtemps, les personnes handicapées n’ont bénéficié d’aucune aide, ni assistance. Elles étaient totalement livrées à elles-mêmes » rappelle la députée européenne.
S’il s’agit « d’une véritable révolution » comme le souligne Nathalie Griesbeck, elle regrette cependant que ce règlement « ne s’applique qu’à partir du moment où la distance à parcourir est égale ou supérieure à 250 Km, alors que nous souhaitions qu’il soit applicable pour les distances de plus de 50 Km. J’aurais aimé qu’il y ait plus de flexibilité, car cela exclut trois Etats membres: le Luxembourg, Malte et Chypre et crée, de fait, une Europe à deux vitesses. » Et de conclure: « ce règlement manque également de souplesse en ce qui concerne les voyages dans les zones transfrontalières. Il aurait été intéressant de pouvoir inclure les voyages transfrontaliers dans son champ d’application. Cela aurait permis aux millions d’Européens qui effectuent des liaisons transfrontalières quotidiennes de bénéficier d’une véritable couverture. Cela dit, ce rapport apporte un plus indéniable pour les citoyens et leur mobilité en Europe ».
24 février 2011