Depuis le début de l’année et les révolutions arabes, près de 2000 personnes au moins sont mortes alors qu’elles tentaient de venir se réfugier en Europe, laissant augurer que l’année 2011 sera la plus mortelle pour les réfugiés. Le 8 mai dernier, 61 personnes fuyant la Libye étaient retrouvées mortes, leur bateau ayant été laissé à la dérive par les forces opérant en Méditerranée. Plusieurs députés européens ont alors souhaité interroger la Commission Européenne et le Conseil sur les circonstances de cette catastrophe humaine et l’inaction des forces présentes. Découvrez la question écrite cosignée par Nathalie Griesbeck.
Voici la question posée à la Commission Européenne et au Conseil de l’UE:
« Le 8 mai, le Guardian rapportait la mort de 61 boat people fuyant la Libye après que leurs appels au secours aient été ignorés par les forces opérant en Méditerranée. Alors en détresse, le bateau fut laissé à la dérive pendant 16 jours jusqu’à ce que les courants ne le ramènent sur la côte libyenne le 26 mars 2011. Parmi les personnes décédées, 47 éthiopiens, 7 érythréens, 5 soudanais, 6 algériens, 6 ghanéens furent dénombrés, incluant une femme enceinte et deux enfants. Selon des témoins, de retour en Libye, les 10 survivants furent emprisonnés pendant plusieurs jours, durant lesquels deux personnes, une femme et un homme ont succombé.
Quelles informations le Conseil/la Commission ont-ils reçu concernant cette tragédie ? Comment le Conseil/la Commission entendent-ils faire la lumière sur les circonstances précises de cet accident et conduire une enquête ? Comment le Conseil/la Commission comptent-ils clarifier les responsabilités impliquées au regard d’une si grave allégation ? Le Conseil/la Commission peuvent-ils garantir que la responsabilité des gardes côtes nationaux, des navires déployés par les Etats membres et de l’agence FRONTEX n’est pas engagée ?
Quelles mesures le Conseil/la Commission entendent-ils prendre afin d’améliorer l’interception et la coordination du sauvetage en mer et afin d’apporter une protection aux personnes fuyant le conflit libyen, en conformité avec le droit européen et international et notamment avec la décision du Conseil n° 2010/252 du 26 avril 2010 ?
Comment le Conseil/la Commission s’assurent-ils que l’agence Frontex dans ses opérations porte un secours immédiat aux boat people en détresse et les traite correctement ? Des experts en protection internationale des Etats membres et/ou de l’UNHCR participent-ils aux opérations de Frontex ?
Le Conseil/la Commission considèrent-ils qu’une action humanitaire devrait être mise en œuvre, notamment en explorant la possibilité d’installer un couloir humanitaire ? »
Auteurs de la question écrite : Hélène Flautre (Greens-EFA), Marie-Christine Vergiat (GUE-NGL), Rosario Crocetta (S&D), Nathalie Griesbeck (ALDE)
8 juillet 2011