Newsletter


Voir toutes les newsletters

A l'image de Boileau...


Mon action

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xrjvn2_tibet_news[/dailymotion]

… « 20 fois sur le métier, remettez votre ouvrage », commence Nathalie Griesbeck pour faire référence au travail inlassable mené par le Parlement Européen pour protéger le peuple tibétain, des atteintes, violences, qu’il subit depuis de longues années. Réuni en session plénière, le Parlement Européen a adopté une résolution, dont Nathalie Griesbeck était cosignataire, sur la situation des Droits de l’Homme au Tibet.  Il y a deux mois, elle avait également interpellé la Haute Représentante aux Affaires Etrangères sur cette même question en demandant notamment des sanctions contre la Chine. Plus d’infos sur cette résolution et sur la réponse de Catherine Ashton à la question de Nathalie Griesbeck dans cet article & en vidéo.

Dans sa résolution, le Parlement européen demande la nomination d’un coordinateur spécial dont le mandat consisterait à faire régulièrement rapport sur le Tibet afin de « faire progresser le respect des droits fondamentaux du peuple tibétain », et notamment « son droit à préserver et à développer son identité distincte et ses manifestations religieuses, culturelles et linguistiques ». La résolution appelle également un dialogue constructif entre la Chine et l’administration centrale tibétaine. Elle demande également à la Chine d’accorder au Tibet leur autonomie (et pas leur indépendance), tout comme le respect des droits fondamentaux (liberté d’expression, liberté de croyance, liberté d’association etc.) du peuple tibétain. La résolution condamne enfin fermement l’attitude chinoise face aux tibétains : les répressions, condamnations etc.

Retrouvez la résolution adoptée hier.

Par ailleurs,  vice-présidente de l’intergroupe Tibet du Parlement Européen Nathalie Griesbeck avait déposé le mois dernier une question à la Haute Représentante de l’UE chargée des affaires étrangères de l’Union Européenne.

Voici la question posée par Nathalie Griesbeck en février 2012 :

Depuis mars 2011, douze jeunes Tibétains se sont immolés par le feu pour contester la répression des autorités chinoises au Tibet. Le Tibet est le théâtre d’un contrôle accru des autorités chinoises sur la vie et les pratiques religieuses, à l’aide notamment de campagnes « d’éducation patriotique » dans les monastères, d’une présence permanente des autorités chinoises dans ces lieux, d’une surveillance intensive et accrue, de détentions arbitraires, de disparitions de Tibétains, d’emprisonnements des familles et amis de Tibétains s’étant auto-immolés et de heurts meurtriers avec les forces policières chinoises au cours de manifestations.

La vice-présidente/haute représentante pourrait-elle répondre, de manière complète, aux questions suivantes:

1.    L’Union européenne a imposé des sanctions pour violation des droits de l’homme en Birmanie, au Zimbabwe, etc., mais elle n’en a pris aucune pour condamner la répression chinoise au Tibet. Pourquoi une telle asymétrie dans les sanctions?

2.    La vice-présidente/haute représentante envisage-t-elle, par une déclaration publique ou une démarche, d’inviter les autorités chinoises à cesser la répression dans les zones de Ngaba, Kardze et Chamdo, à retirer les troupes militaires des zones en question et des monastères, à autoriser tous les moines à retourner dans leurs monastères respectifs sans conditions, à relâcher ceux qui ont été détenus en relation avec ces immolations et à autoriser les diplomates étrangers et les médias étrangers indépendants à accéder sans entraves à toutes les régions du Tibet?

3.    Le dialogue étant le moyen jusqu’à présent privilégié par l’Union dans ses relations avec la Chine, dans quelle mesure la question des droits de l’homme est-elle évoquée lors des dialogues politiques réguliers sur les questions de politique étrangère entre la vice-présidente/haute représentante et le conseiller d’État chinois chargé des affaires étrangères? La deuxième session du dialogue UE-Chine n’ayant pas eu lieu en 2011, est-ce qu’un calendrier a été fixé pour l’année 2012? Par ailleurs, y a-t-il eu des tentatives pour l’élaboration de projets au titre de l’Initiative européenne pour la démocratie et les droits de l’homme (IEDDH) au Tibet?

4.    L’Union a la possibilité d’offrir des tarifs à l’importation avantageux afin d’encourager les pays qui respectent les normes de base minimales et les normes relatives aux conditions de travail qui ont été fixées par l’Organisation internationale du travail. Pourquoi des tarifs à l’importation désavantageux ne sont-ils pas envisagés pour des pays qui, comme la Chine, violent les droits fondamentaux de ses citoyens et de la minorité tibétaine?

Voici la réponse donnée par la Haute Représentante Mme Ashton, en mai 2012 :

La Haute Représentante/Vice présidente est très préoccupée par les événements épouvantables qui se sont déroulés dans les régions tibétaines. La délégation de l’Union européenne en Chine a entrepris deux démarches auprès du ministère des affaires étrangères afin d’exprimer ses vives inquiétudes face à cette série d’immolations par le feu. L’UE a incité les autorités chinoises à s’abstenir de tout recours à la force, à permettre aux populations tibétaines d’exercer leurs droits religieux, linguistiques et culturels et à s’attaquer aux causes premières de ces immolations, en particulier, au manque de participation véritable de la population tibétaine à la politique de développement de la région.

L’UE a soulevé ces questions lors du sommet Union européenne-Chine, le 14 février 2012, ainsi que lors d’une réunion du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le 6 mars 2012. Elle a demandé à se rendre, sans restrictions, dans les régions tibétaines, mais cette demande a été rejetée. L’UE continuera à inciter les autorités chinoises à faire progresser la situation en matière de droits de l’homme au Tibet et à reprendre leur dialogue avec les envoyés du dalaï-lama.

Les ONG travaillant au Tibet peuvent introduire des demandes de soutien financier au titre de l’instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme (IEDDH). Le service européen d’action extérieure (SEAE) ayant assuré à tous les candidats que leurs demandes seraient traitées dans la confidentialité la plus stricte, il ne peut, en conséquence, fournir aucune information concernant les projets IEDDH. La Commission propose d’allouer un nouveau budget pour soutenir des projets relatifs aux droits de l’homme au titre des programmes de soutien nationaux de l’IEDDH pour 2013.

Une augmentation des droits de douane constitue une restriction commerciale et doit être appliquée conformément aux règles de l’OMC, notamment en matière de non-discrimination et de proportionnalité. Lorsque l’on envisage des mesures commerciales pour répondre à des violations des droits de l’homme, il convient de se poser la question de savoir si, dans la pratique, ces mesures sont susceptibles de faire progresser la situation en matière de droits de l’homme. La Commission privilégie une politique d’engagement avec la Chine sur la question des droits de l’homme plutôt que l’imposition de mesures restrictives.

18 juin 2012