C’est un débat quelque peu surréaliste – alors que nous sommes en Europe et au XXIème siècle – qui s’est déroulé au Parlement Européen mardi 19 mai : un débat sur la réintroduction de la peine de mort en Hongrie, sur le questionnaire xénophobe actuellement mené par le gouvernement hongrois et plus généralement sur la situation en Hongrie, en présence du premier ministre hongrois Viktor Orban. Nathalie Griesbeck revient, en vidéo, sur ce débat houleux et sur l’importance de l’abolition de la peine de mort !
Voici le communiqué de presse du groupe parlementaire de Nathalie Griesbeck : La Hongrie plaide pour un mécanisme de suivi de l’état de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits fondamentaux
Au cours du débat en séance plénière aujourd’hui sur les récentes déclarations du Premier ministre Victor Orban concernant la peine de mort et le questionnaire xénophobe actuellement mené par le gouvernement hongrois, les démocrates et les libéraux européens ont réitéré leur appel pour un Pacte européen de la gouvernance démocratique
Guy Verhofstadt, président de l’ADLE a réagi à la longue liste de provocations de M. Orban et a déclaré: « M. Orban, vous suggérez que l’abolition de la peine de mort ne représente pas une valeur européenne et que chaque État membre devrait être libre de décider s’il souhaite la réintroduire. Vous voulez introduire la subsidiarité aux valeurs européennes universelles. Cela est de la pure provocation et va à l’encontre de tout ce que représente l’Union européenne »
« Dans votre questionnaire, vous blâmez les migrants et l’UE pour le terrorisme en Europe. Vous semblez avoir oublié comment le peuple hongrois a été reçu à bras ouverts par d’autres Etats européens lorsque les Russes ont envahi la Hongrie en 1956.
« Je tiens à rappeler à tout le monde aujourd’hui que nous avons aussi une part de responsabilité. Si nous croyons que M. Orban est allé trop loin, nous faudra peut-être recourir à l’article 7 du traité afin de démontrer que la violation des droits fondamentaux de l’Europe a des conséquences. »
Sophie In’t Veld (D66, Pays-Bas), première vice-présidente de l’ADLE a poursuivi : La situation en Hongrie met en évidence le besoin urgent d’un mécanisme européen afin de surveiller l’état de la démocratie, l’Etat de droit et les droits fondamentaux dans tous les États membres. L’ADLE a réclamé à plusieurs reprises pour la création d’un tel mécanisme, un pacte de gouvernance démocratique.
« Le commissaire Frans Timmermans a déclaré qu’il était impossible de quantifier ou de mesurer le respect de l’Etat de droit et des droits fondamentaux. Mais dans la pratique, il existe d’innombrables exemples d’instruments. J’invite le commissaire à collaborer avec le Parlement afin de développer en commun des instruments pour soutenir et défendre les valeurs qui nous sont chères. »
Mme In’t Veld a ajouté: « Lors du débat, le PPE n’a laissé aucun doute sur sa position, soutenant Victor Orbán et ses politiques et défendant son point de vue. Tout ceci est très déconcertant« .
Louis Michel (MR, Belgique) a conclu : « Vous menez votre pays tout droit vers une tyrannie de la majorité. Vos actions vont à l’encontre des valeurs de la démocratie et des principes du traité européen. Vos actions contre la liberté de la presse, vos propositions pour la réintroduction de la peine de mort, le questionnaire xénophobe, votre manipulation de la fonction publique de votre pays, votre approbation des régimes totalitaires, la criminalisation des migrants et des sans-abri ne sont que des exemples récents de la façon dont vous sapez la démocratie dans votre pays. Le grand peuple de Hongrie mérite davantage ».
« Monsieur Orban, à petit feu vous brûlez nos valeurs à des fins autoritaristes. Vous bafouez sans retenue les principes les plus sacrés de l’UE et de l’Etat de droit ».
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19 mai 2015