Il y a 19 mois – alors que nous vivions, en Europe, la crise migratoire la plus forte depuis la seconde guerre mondiale – les États européens, ont fait le choix de la solidarité, en décidant de relocaliser, sur leur territoire, 160 000 personnes, depuis l’Italie et la Grèce, principaux pays d’arrivée de ces personnes. Aujourd’hui, les résultats sont extrêmement décevants : très peu de relocalisations ont eu lieu, certains États ont stoppé leur participation à ce programme d’urgence, et des milliers de personnes, reconnues comme « réfugiées », y compris des enfants, restent « en instance »… Nathalie Griesbeck est intervenue, en session plénière du Parlement pour dénoncer l’inaction de certains États et l’absence criante de solidarité et pour rappeler l’urgence de la situation !
Merci,
Monsieur le Commissaire,
Madame la Présidente,
La question des réfugiés, parce qu’elle concerne des vies, des destins, des espoirs, nous oblige ! Vous l’avez rappelé, c’est à la fois une obligation, c’est un devoir moral.
Ce devoir moral, cette obligation nous obligent à la rectitude.
Et la rectitude c’est tout simplement et même juridiquement de respecter nos engagements. Tous les États le doivent ! Et il n’est pas tolérable que certains décident simplement de ne plus participer aux décisions qu’ils ont eux-mêmes construites et prises !
Il y a deux urgences absolues.
S’occuper des goulets d’étranglement et diminuer les délais d’attente pour les décisions, c’est extrêmement important, pas seulement pour l’Italie et pour la Grèce mais pour nos politiques européennes.
Deuxièmement, face à ces situations, nous avons aussi un devoir moral à l’égard des personnes vulnérables ; plus particulièrement la priorité doit être accordée aux enfants. En Europe, on ne peut pas laisser ces enfants en « instance », pendant des semaines et des mois, en proie aux passeurs, aux trafics, de la traite d’êtres humains. J’ai appris dans les rapports que certains États refusaient carrément de relocaliser les mineurs non accompagnés…
Monsieur le Commissaire, la question des réfugiés interroge ce que nous sommes. Nous devons être à la hauteur.
En 2015, l’Union européenne a connu la pire crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ensemble, les États européens ont convenu d’apporter une aide d’urgence aux États membres qui se trouvent en première ligne des arrivées de réfugiés (l’Italie et la Grèce) et d’examiner les possibilités d’organiser une répartition d’urgence entre tous les États membres sur une base volontaire.
Ainsi, en septembre et octobre 2015, le Conseil européen (c’est-à-dire les 28 chefs d’Etat ou de gouvernement réunis) a adopté deux décisions qui ont mis en place un programme temporaire de relocalisation d’urgence. En vertu de ce programme, les États membres de l’Union européenne se sont engagés à relocaliser, sur leur territoire, depuis l’Italie et la Grèce, 160 000 personnes ayant besoin d’une protection internationale : une vraie décision de solidarité envers l’Italie et la Grèce !
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Hier, le 16 mai 2017, la Commission européenne a publié son 12e rapport, faisant un état des lieux des relocalisations qui ont été effectuées depuis l’adoption de ces deux décisions.
Malheureusement, les résultats sont extrêmement décevants : seules 18 418 relocalisations ont été effectuées (5 711 au départ de l’Italie et 12 707 au départ de la Grèce) ! Soit à peine un peu plus d’un dixième de ce à quoi les États s’étaient engagés ! Soit 900 personnes par mois alors que nous sommes un continent d’un demi-milliard d’habitants !
Le 12e rapport à lire au lien suivant :
16 mai 2017